Cuisine traditionnelle

La cuisine traditionnelle innue découle du mode de vie nomade qu’avaient adopté nos ancêtres lors de leur arrivée en Amérique du Nord. La chasse, la pêche et la cueillette permettaient une utilisation harmonieuse des richesses de la terre pour favoriser la survie de la communauté. Encore aujourd’hui, les traditions culinaires innues demeurent fidèles aux coutumes ancestrales.

Une consommation respectueuse

Convaincus de l’importance de préserver l’environnement dans lequel ils vivaient, nos ancêtres s’adaptaient aux ressources que celui-ci leur fournissait. Ils avaient une alimentation très variée, notamment basée sur la consommation de viande et de graisse animale pour affronter les rigueurs climatiques.

Les Innus ne gaspillaient pas une seule partie des animaux qu’ils abattaient. Pendant que l’animal mijotait dans son bouillon, ils recueillaient la graisse avec une large cuiller et en remplissaient un chaudron qui était ensuite passé à la ronde à tous les convives. C’est dans cet esprit de respect de la nature et des animaux que nos ancêtres ont pu assurer leur subsistance au gré des saisons.

Les méthodes de conservation

Pour éviter le gaspillage et la perte de viande, nos ancêtres avaient développé leurs propres méthodes de conservation des aliments. Ils procédaient au fumage et au séchage de la viande pour faire leurs provisions.

Des supports de bois en forme de grille étaient aménagés à l’intérieur des habitations. On y accrochait des lanières de viande et de poisson tailladées et percées à plusieurs endroits pour faciliter le séchage au-dessus d’un feu de fumée. La viande et le poisson pouvaient être fumés pendant 3 ou 4 heures selon l’épaisseur des lanières. Une fois séchée, la viande appelée
« Pashteuiatsh » servait à nourrir les familles les jours suivants.

Les surplus de viande séchée pouvaient aussi être réduits en poudre et entreposés dans des contenants afin d’être utilisés comme « Pammican » ultérieurement. Facilement transportable d’un lieu à l’autre, le « Pammican » était très apprécié par le peuple nomade. Les Innus y ajoutaient de la graisse ou de l’huile pour augmenter leur apport énergétique surtout lors d’explorations de chasse.

Du troc et des échanges

Bien avant l’arrivée des premiers Européens, les Innus avaient tissé des liens avec les autres peuples autochtones établis près d’eux. Par exemple, le troc avec les Hurons permettait un approvisionnement en farine et en blé d’Inde.

Au contact avec les Européens, nos ancêtres ont graduellement introduit de nouveaux aliments à leur cuisine tels que le thé, la mélasse, les pois et le pain. C’est aussi à ce moment que la farine est devenue de plus en plus utilisée par le peuple innu, entre autres pour la préparation de la banique, le pain traditionnel innu.

Les mets traditionnels

La cuisine traditionnelle innue est généreuse en couleurs et en saveurs. Il existe beaucoup de mets typiquement innus qui sont encore aujourd’hui très appréciés tant par les Autochtones que par les touristes.

Parmi les mets les plus populaires, on retrouve la banique, ce pain traditionnel aussi appelé
« Puesheken ». La pâte pétrie était placée directement sur le sable préalablement chauffé par un feu de bois. La cuisson pouvait durer jusqu’à deux heures, tout dépendant du degré d’humidité du sable. Le pain était finalement gratté à l’aide d’un couteau pour enlever le surplus de sable avant d’être servi. Aujourd’hui, la banique est généralement cuite dans un poêlon ou dans le four.

Cuisiner la banique

La viande de caribou étant au cœur de la cuisine traditionnelle innue, il existe encore de nos jours différentes recettes qui rappellent l’époque où nos ancêtres chassaient pour assurer leur survie. On pouvait alors manger la viande de caribou cuite, fumée ou même crue. Des chefs cuisiniers s’inspirent des traditions culinaires innues pour réinventer la gastronomie contemporaine. Pensons entres autres au caribou frit et au tartare de caribou.

Cuisiner le tartare